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9 décembre 2008

la République ou l'Hexagonie ?

Diapositive1


larguons la France républicaine, ennemie de la diversité…

place à l'Hexagonie !

Chaque semaine apporte sa néfaste nouvelle. Le rapport de la Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) sur les "stéréotypes et discriminations" dans les manuels scolaires se révèle le fourrier des partisans de l'inculture, au nom du respect de la diversité. La décision du ministre Santini supprimant l'épreuve de culture générale dans les concours administratifs enfonce un coin supplémentaire dans l'application du principe d'égalité, toujours au nom du respect de la diversité. L'universel s'éloigne un peu chaque fois.

La réforme des lycées fragilise le socle des savoirs transmis au profit d'un saupoudrage d'options aussi vite choisies qu'abandonnées. La réforme des concours de recrutement des professeurs (Capes) réduit le savoir disciplinaire à une peau de chagrin au profit des gadgets délétères du pédagogisme et autres prétendues "sciences de l'éducation" qui se légitiment par la prétention de traiter la diversité. Dans les deux cas, c'est l'exigence d'une compétence intellectuelle qui s'amoindrit. République et école en chute libre, danger.

l'absence d'État défait la France

Régis Debray, prophétique, décrivait ces involutions il y a vingt ans déjà : "L'État républicain a pour fin 273810052Xd'assumer dans la société la fonction de l'universel. Il a, à ce titre, partie liée avec l'École, cette institution qui a elle-même pour fin de faire accéder tous les petits d'homme, quelle que soit leur origine sociale, à l'universalité du Savoir. L'enfant est instruit, c'est-à-dire mis en état d'exercer son jugement, afin d'être en mesure, plus tard, d'exercer ses droits et de remplir ses devoirs de citoyen (les deux n'étant pas séparables). (…) Elle requiert d'abord la dignité, la primauté, la célébration, la reconstruction des lieux, personnels et rituels d'enseignement (…) Le désarmement unilatéral et non contrôlé de l'instruction publique (au bénéfice d'autres notions et pratiques telles quel le dressage, l'apprentissage, l'information, l'habileté, l'adaptation à son milieu social ou professionnel) [il faudrait ajouter aujourd'hui à cette liste : l'adaptation à son origine, à sa communauté, à la diversité…]-; le discrédit de l'esprit critique, de l'idéal savant et du "scolaire" sous les coups du dogmatisme médiatique, la recherche, partout, de l'institution nulle ou quelconque disqualifient l'ancien État de droit au bénéfice des nouveaux pouvoirs de fait" (Que vive la République, 1989).

Voilà donc vingt ans que les éléments structurant l'identité collective républicaine - en ses grands socles en tout cas – sont malmenés. Ils l'ont été par la gauche, qui s'est acharnée contre l'école de la culture. Ils le sont par la droite, dans sa bien curieuse lutte pour le respect de la diversité.

En 1953, Charles De Gaulle confiait à son fils : "La gauche m'avait abandonné au lendemain de la Libération parce qu'elle est contre l'État. La droite m'a abandonné ensuite parce qu'elle est contre le peuple" (cité par Maurice Agulhon, De Gaulle, histoire symbole, mythe, 2000). Cinquante ans plus tard, la polarisation s'est inversée. La gauche est contre le peuple (1), la droite est contre l'État. À chaque fois, cependant, c'est la France qui pâtit parce qu'elle n'est pleinement elle-même que lorsque l'État fait la France : "l'absence d'État défait la France", écrivait le général en 1956. La France vaincue, il ne restera plus que l'Hexagonie : théâtre agonistique marqué par l'oubli d'un héritage et d'une histoire commune et par la surenchère mémorielle et tous les syndromes centrifuges de la diversité.

Michel Renard

(1) lire La gauche sans le peuple, Éric Conan, Fayard, 2004.

9782012790322FS

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