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  • "Faut-il avoir honte de l'identité nationale", Daniel Lefeuvre, Michel Renard, nation, nationalisme, La Marseillaise, la France, De Gaulle, Jeanne d'Arc, Mitterrand, indigènes, immigration, islam, Ernest Renan, Lavisse, Seignobos, Aragon, Résistance
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26 mai 2009

endoctrinement ou civisme ?

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endoctrinement fasciste ou civisme

républicain ?


Réponse à "Marmach" (forum l'Express) qui, à propos du retour des symboles républicains, écrit : "C'est inquiétant, bientôt, on fera défiler les enfants au pas. On créera de nouveau chants patriotiques. et les fascistes applaudiront."

Identifier toute éducation aux valeurs d'une société à de l'endoctrinement totalitaire est un abus. Ou alors, il faut en tirer la conclusion, et professer un anarchisme intégral, une autogestion individuelle/communautaire des normes qui n'auront plus rien de sociales. Le résultat, ce sera la jungle et non la vie ensemble des citoyens d'une nation qui se reconnaissent un passé et qui se définissent un destin.

La confusion entre propagande fasciste et civisme républicain est insoutenable. Elle est née, on le sait bien, de la juste aversion pour les régimes de tyrannie (fascismes, soviétisme…) mais aussi des excès de l'individualisme démocratique apparus autour de 1968 et devenus aujourd'hui dominants dans la société en général (idéologie libérale-libertaire) comme à l'école (pédagogies non-directives) [1]. Mais, peut-on imaginer une société sans transmission institutionnelle des valeurs qui la fondent ?

Faire apprendre La Marseillaise à l'école ce n'est pas de la propagande, c'est enseigner l'origine de la démocratie contemporaine, c'est faire réfléchir aux conditions qui permettent aujourd'hui d'en garantir la perpétuation.

Michel Renard, professeur d'histoire,
co-auteur de Faut-il avoir honte de l'identité nationale ?
(Larousse, 2008)


memoire1


[1] Les récents programmes pour l'école primaire prescrivent le retour de l'instruction civique : "(les élèves) découvrent les principes de la morale, qui peuvent être présentés sous forme de maximes illustrées et expliquées par le maître au cours de la journée (telles que “La liberté de l’un s’arrête où commence celle d’autrui”, “Ne pas faire à autrui ce que je ne voudrais pas qu’il me fasse”, etc.) et prennent conscience des notions de droit et de devoir."

Ce programme ne plaît pas
Ce programme ne plaît pas à ceux qui s'ingénient depuis trente ans à saper la légitimité de l'école qui transmettait des savoirs. Ainsi, un enseignant au lycée catholique Le Rebours à Paris, François Jarraud, reconverti dans l'animation informatique, n'est pas content : "Le retour de l'instruction civique c'est celui de la leçon de morale ou d'institutions. C'est revenir au catéchisme républicain,  à l'obéissance passive, aux formes extérieures du respect. Toutes choses qui sont bonnes sans doute. Mais sont-elles suffisantes ?". Eh bien, si déjà on pouvait s'assurer de cela, ce serait un sacré progrès !

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Jarraud s'entête : "L'instruction civique peut-elle former des citoyens ? Dans L'école est-elle encore le creuset de la démocratie ?, P. Perrenoud s'interroge sur la construction de la citoyenneté. «L'école ne saurait former à la démocratie et au pluralisme par des méthodes autoritaires et sectaires… Elle ne saurait avoir prise sur l'apprentissage de la citoyenneté si elle se borne à quelques cours plus ou moins convaincants sur les droits de l'Homme». C'est par l'apprentissage du débat que les élèves peuvent devenir des citoyens capables d'entrer dans la société moderne".

Que de vice dans ces raisonnements ! Oui, les méthodes "autoritaires et sectaires" ne sont pas de bonnes méthodes. Mais la parole d'autorité est une bonne parole. Surtout quand elle provient d'un adulte qu'une institution (l'université) a formé pour qu'il soit en mesure d'apprendre aux autres.

celui qui "met l'enfant debout"
En bon républicain, je ne vois pas de danger à l'inculcation des valeurs du civisme. Je dis bien "inculcation". C'est-à-dire délivrance d'un enseignement dont la valeur, aux yeus de l'élève, provient du statut de son auteur : l'instituteur, le professeur qui transmet un savoir accumulé et réfléchi par les générations antérieures, vérifié par ses pairs et ouvert à la critique publique le cas échéant. N'était-ce pas la mission de l'instituteur, celui qui "met l'enfant debout" ?

On répondra : "c'est par l'apprentissage du débat que les élèves peuvent devenir des citoyens…" Ah bon…! Et d'où vient la pertinence d'une tel énoncé ? De quoi débattre si, au préalable, on ne dispose pas de références, de connaissances…? Ce n'est plus un débat, c'est une foire d'empoigne féroce où s'affrontent les ego de gamins qui cherchent à crier plus fort que les autres. Et puis, tous n'ont pas envie de débattre... Et c'est leur droit. Les silencieux, les timides, les réservés... sont-il condamnés à ne pas être des citoyens parce qu'il ne leur dit rien de "débattre" dans une salle de classe...?

Un enseignant du primaire de la région de Toulouse, Alain Refalo, dit refuser d'appliquer les programmes qui "constituent une régression sans précédent", selon lui. La vérité, c'est qu'en partisan des pédagogies Freinet, "coopératives" et autres lubies, il ne supporte pas d'avoir à effectuer son métier. Un métier qui œuvre à "instituer l’humanité dans l’homme" comme l'écrivait François Mauriac.

Alain Refalo n'est pas un instituteur qui "résiste" et "refuse d'obéir" comme il s'auto-glorifie sans modestie. C'est tout simplement quelqu'un qui a honte de sa profession et de ses exigences, qui substitue la démagogie à la responsabilité, qui sacrifie les élèves sur l'autel de théories pédagogistes jamais soumises à confrontation ni au moindre bilan.

la négation de la culture
Alain Refalo écrit : "je refuse de m'inscrire dans la logique d'une «Instruction morale et civique» aux relents passéistes. C'est une insulte faite aux enseignants et aux élèves de penser que l'inscription d'une règle de morale au tableau, apprise par cœur par les élèves, fera changer un tant soit peu leur comportement ! Aujourd'hui, plus que jamais nous avons besoin de mettre en place dans nos classes des dispositifs qui offrent aux élèves la possibilité de se connaître, de se rencontrer, d'échanger, de se respecter. (…) La priorité aujourd'hui est d'apprendre aux élèves à se respecter, à réguler positivement les inévitables conflits du quotidien par la parole, la coopération, la médiation. Aujourd'hui, comme hier, en conscience, j'ai fait le choix d'une éducation citoyenne qui permette aux élèves de découvrir leur potentiel créatif et émotionnel au service du mieux vivre ensemble".

Voilà l'horizon de l'école réduit à l'intercommunication de quelques élèves, à l'échange de leur potentiel (?) et de leurs émotions…! Alain Refalo veut enfermer les élèves dans le ghetto de leurs affects respectifs alors que la mission de l'école est de les mettre en rapport avec la culture, avec les humanités en général, avec le patrimoine de savoirs et d'œuvres légué par la civilisation qui nous a précédés.

Les "inévitables conflits du quotidien" doivent d'abord être ordonnés par la Loi, par la règle que l'adulte impose et explique. Et non par cette espèce de psychothérapie déstructurante et inquiétante pour les jeunes élèves. Cette "éducation citoyenne", c'est tout simplement du vent, une énième resucée des pédagogies non-directives qui ont produit ces gamins inattentifs et incapables du moindre effort. La négation de la culture au profit d'un impérialisme de la psychologie et de la communication.

Michel Renard

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