Je meurs et France demeure (Aragon, "La Diane française")
Ballade de celui qui chanta
dans les supplices
Je meurs et France demeure
Mon amour et mon refus
Ô mes amis si je meurs
Vous saurez pour quoi ce fut
Ils sont venus pour le prendre
Ils parlent en Allemand
L'un traduit Veux-tu te rendre
Il répète calmement
Et si c'était à refaire
Je referais ce chemin
Sous vos coups chargés de fers
Que chantent les lendemains
Il chantait lui sous les balles
Des mots sanglants est levé
D'une seconde rafale
Il fallu l'achever
Une autre chanson française
À ses lèvres est montée
Finissant La Marseillaise
Pour toute l'humanité
Aragon
Ballade de celui qui chanta dans les supplices
in La Diane française (extrait), 1943-1944
La "diane" est un roulement de tambour ou une sonnerie de clairon pour réveiller les soldats.
Définition (source) - La Diane (du latin diem, «le jour») est une sonnerie réglementaire de clairon ou de trompette, et une batterie de tambour, annonçant le réveil des soldats en campagne. Elle se substitue alors à la sonnerie habituelle Le réveil. Charles Baudelaire la cite dans l'un de ses vers : "La diane chantait dans les cours des casernes" - autre définition dans : patrimoine-de-france