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  • "Faut-il avoir honte de l'identité nationale", Daniel Lefeuvre, Michel Renard, nation, nationalisme, La Marseillaise, la France, De Gaulle, Jeanne d'Arc, Mitterrand, indigènes, immigration, islam, Ernest Renan, Lavisse, Seignobos, Aragon, Résistance
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identité nationale
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30 novembre 2008

comptes rendus de presse

Identit__nationale_couv_d_f




revue de presse écrite,

audio-visuelle et en ligne



l’héritage historique
dont nous sommes tous les légataires


source : http://luette.free.fr/spip/spip.php?article241
19 mars 2009

En janvier dernier, le président Nicolas Sarkozy annonçait la création prochaine d’un "musée de l’Histoire de France". Cette annonce suscita quelques interrogations chez les historiens. Les uns jugèrent le projet inutile, les autres y virent un bon moyen pour renforcer " l’identité nationale". Le débat était lancé.

Mais, il ne fallut pas attendre longtemps pour que les clairons de l’indignation retentissent. En quelques jours, la causerie fut transformée en controverse stérile.

Et c’est ainsi à chaque fois que la question de l’identité nationale se pose.

Pourtant, la nation, le patriotisme, la culture et les traditions d’un pays sont des valeurs adulées quand il s’agit de promouvoir ou de défendre l’indépendance d’un peuple en lutte. Aujourd’hui encore, ce sont ces arguments fondateurs de l’anticolonialisme, qui reviennent dans les discours de ceux qui défendent la cause palestinienne, tibétaine, kurde....

Dans certains cas, le recours à l’identité nationale peut même devenir branché. N’a-t-on pas vu à l’occasion de la dernière élection américaine, les média et la classe politique française s’enthousiasmer devant le patriotisme de Barack Hussein Obama.

Et que dire de ceux qui manifestent pour préserver le modèle social français mis à mal par la mondialisation libérale ? N’y-a-t-il pas dans leur "résistance" une once de fierté nationale ?

Or en France, la Nation et l’identité nationale n’ont plus la côte. C’est Sympa... mais chez les autres.

Le relativisme à tous crins, la sociologie sermonneuse, l’antiracisme dévoyé, le multi-culturalisme souriant, auront permis, à toute une partie de la gauche française, de rompre avec l’idée nationale. Pour la gauche moderne, et l’armada d’historiens militants qui lui serve de caution, l’identité française est réductible à une mythologie vichyssoise, racialiste et xénophobe. À en croire leurs lamentations, il serait presque honteux de trouver dans l’Histoire de France des raisons d’être fier et même pire, d’en tirer une quelconque identité.

Pour Daniel Lefeuvre et Michel Renard, auteurs du livre " Faut il avoir honte de l’identité nationale ? " ce rejet idéologique qu’exprime la gauche depuis de nombreuses années, est caricatural et ridicule. Réduire l’identité française à une identité fantasmée, ou à de la xénophobie d’Etat, c’est faire peu de cas de l’héritage historique dont nous sommes tous les légataires. Les deux auteurs refusent "la mise en accusation, quelque peu paranoïaque, d’une prétendue machine républicaine qui ferait violence à la "France plurielle et métissée", en lui inculquant une "identité" qui ne serait pas la sienne."

À l’heure où se chante à l’unisson les louanges hypocrites de la riche et merveilleuse diversité, le temps n’est-il pas venu de se réappropier l’Histoire d’une nation assimilatrice, fraternelle, égalitaire et libre ?

Ecouter l’entretien avec Michel Renard



remet bien des idées en place

Dans le numéro 72 de Politique Magazine (mois de mars), Yvan Blot propose la note de lecture suivante à propos de l'ouvrage de Daniel Lefeuvre et Michel Renard :


Identit__nationale_couv_d_fCe petit livre courageux de deux enseignants remet bien des idées en place. Avec d'abord cette citation de la philosophe Simone Weil dans l'introduction : "...Nous ne possédons d'autre vie, d'autre sève, que les trésors hérités du passé et digérés, assimilés, recréés, par nous... L'amour du passé n'a rien à voir avec une orientation politique réactionnaire."

Les auteurs ne sont pas conservateurs, ils aiment la France, son patrimoine et son histoire, des croisades aux guerres révolutionnaires. L'identité nationale est la conscience de l'appartenance à une communauté, mais aussi un substrat historique, dont ils font remonter les origines à Jeanne d'Arc et même plus loin, au partage de Verdun en 843, lorsque l'héritage de Charlemagne fut divisé entre Charles le Chauve, dont les terres constituèrent la future France, et Louis le Germanique, dont la Francia Orientalis donna naissance à l'Allemagne.

Aussi le sentiment national n'est-il ni de droite ni de gauche mais devrait être commun à tous les Français.

Pour Lefeuvre et Renard, la langue française est le socle de notre identité, surtout depuis la fin de la monarchie. Très logiquement, ils abordent ensuite la question de l'immigration, démontrant l'impasse à laquelle aboutit le multiculturalisme tant vanté dans nos sociétés occidentales, qui n'aiment rien tant que de scier la branche sur laquelle elles sont assises. Or, même un Claude Lévi-Strauss pense qu'il faut défendre les particularismes culturels.....

Et comment évoquer ce sujet sans s'interroger sur la place de l'Islam face à notre identité nationale ? Pour les auteurs, le rôle de la nation est d'assimiler les éléments nouveaux, sous peine de s'autodétruire. Mais cela ne doit pas être au prix du renoncement à notre être historique propre, car, comme le rappelait déjà Rousseau, il est facile d'aimer "les tartares pour être dispensé d'aimer ses voisins". La sagesse ecclésiale l'avait affirmé bien avant lui : "charité bien ordonnée commence par soi-même" et permet après d'aider les autres...

Appliquant ce principe à leur domaine, celui de l'Éducation nationale, nos deux professeurs estiment que les élèves doivent obéir aux lois existantes, qui ne sont pas négociables, et que les enseignants sont là pour les encadrer et les protéger, et non pour se soumettre à leur diktat.

Un livre sans connotation idéologique d'auteurs qui aiment leur pays et ont les pieds sur terre !

Yvan Blot

Yvan_Blot






source internet de l'article

   
  impeccablement documenté

4.0 étoiles sur 5         actualité de Renan, 8 février 2009

Par  Edmond Legoutiere  - Voir tous mes commentaires

Très bon petit ouvrage, de lecture facile et impeccablement documenté, dans la même veine que Pour en finir avec la repentance coloniale, précédemment publié par l'auteur. Il donne envie de relire Renan qui définissait la nation comme "l'aboutissement d'un long passé d'efforts, de sacrifices et de dévouement" (Qu'est-ce qu'une nation, 1882). Très salutaire, à l'époque où l'on nous serine que la France est à réinventer chaque matin.

source : http://www.amazon.fr/Faut-il-avoir-honte-lidentit%C3%A9-nationale/dp/2035837065




une certaine idée de la France

david_10identité nationale

par David Saforcada le Mercredi 7 Jan - 16:41

Faut il avoir honte de l'identité nationale ?, édition Larousse - "à dire vrai", de Daniel Lefeuvre et Michel Renard

un livre à lire pour tous ceux qui croient encore en une certaine idée de la France, loin des clichés "patriote = facho" ...

Secrétaire Général de France Bonapartiste



20080201PHOWWW00244

Une année de crise
Ivan RIOUFOL

(...) Pour 2009, une conjonction de malaises sociaux et éducatifs se profile, dont la jeunesse  pourrait être le porte-voix. À dire vrai, elle a des raisons de s'estimer bernée par une société qui s'endette sur son dos, la flatte pour mieux la tromper et l'abrutit de son matérialisme. Quand le chercheur Patrick Weil défend (dans Le Monde du 17 décembre) la suppression, pour les concours, des épreuves de culture générale et de langues vivantes parce qu'elles seraient "discriminantes", cette acceptation d'une déculturation, déjà décrite (Bloc-notes du 5 décembre), revient à encourager une régression.

(...) Laisser croire, comme le fait la pensée moutonnière, que seul le pouvoir d'achat serait au centre des préoccupations des gens revient à s'aveugler sur le reste. Or la tension dépasse de simples préoccupations terre à terre, auxquelles le gouvernement devra bien sûr répondre. L'inquiétude collective tient à l'avenir de la nation elle-même. Comme le note Jean-Pierre Chevènement (Sénat, 1er décembre), "l'effacement de la France" est devenu un risque, notamment si devaient triompher "les communautarismes et la perte du lien civique ; antichambre de la guerre civile". Les profanations de lieux de culte sont en cela de mauvais présages. Voilà le vrai défi à relever pour 2009.

Sursaut

S'il doit y avoir un sursaut, il doit apparaître notamment à travers une hiérarchie des réformes et une lucidité face aux menaces intérieures. L'école ne peut plus être cette priorité floue alors qu'elle est au centre de la cohésion sociale affaiblie. Les professeurs Daniel Lefeuvre et Michel Renard doivent être entendus quand ils écrivent : "Il faut admettre que l'islamisme est bien une idéologie de rupture avec la culture occidentale, avec  l'identit" nationale française " (in Faut-il avoir honte de l'identité nationale  ? Larousse). L'extrémisme de gauche partage d'ailleurs avec l'" islam révolutionnaire" de semblables ennemis qui les rapprochent. Quant à l'effet  Obama, qui aura monopolisé une partie de 2008, il ne peut être compris, comme il l'a été en France, comme une incitation à promouvoir des minorités parce qu'elles seraient noires ou arabes. Puisse 2009 donner davantage la parole à ceux et celles qui, comme Malek Boutih, Fadela Amara, Sihem Habchi, Bouchera Azzouz, Malik Benlarbi, etc., défendent la seule méritocratie républicaine et la fierté d'être français.

Ivan Rioufol
Le Figaro, 24 décembre 2008
voir aussi ici


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publié le 11 décembre 2008, Le Point, n°1891
      

La querelle de l'identité nationale

Alain Duhamel

La création d'un ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'identité nationale et du Codéveloppement confié à Brice Hortefeux avait déclenché l'année dernière une controverse théâtrale. Des intellectuels de renom, des associations et des mouvements de gauche avaient vu dans le terme d'«identité nationale» l'ombre du nationalisme et le spectre de la xénophobie. Les sifflets qui ont de nouveau accueilli La Marseillaise lors du match amical de football France-Tunisie ont ravivé les craintes, à droite cette fois-ci, face à ce qui était ressenti comme un refus du patriotisme tricolore et un rejet de l'identité nationale. L'éternelle querelle du sentiment national resurgit donc plus que jamais. L'essai vigoureux, bien informé mais délibérément polémique, que publient deux historiens sous le titre Faut-il avoir honte de l'identité nationale ? (1) paraît donc à point nommé.

Les deux auteurs ont en somme historiquement raison et politiquement tort. Daniel Lefeuvre et Michel Renard n'ont évidemment aucun mal à établir l'ancienneté et l'authenticité du sentiment national français. Qu'il soit apparu durant la guerre de Cent Ans contre les Anglais est un fait. Qu'il se soit caractérisé par le légitimisme monarchique, par la puissance de l'État (spécificité française), par la langue, par la culture, par les sentiments, point de doute non plus. Qu'il ait pris la forme du patriotisme populaire sous la Révolution, qu'il ait alors d'abord plongé ses racines à gauche, au moins jusqu'aux années 1900, certes.

Que le nationalisme se soit ensuite ancré à droite, c'est encore vrai. Nos auteurs, qui avancent bardés de citations incontestables des meilleurs historiens (Braudel, Le Goff, Le Roy Ladurie, Nora, etc.), peuvent revendiquer sans faiblir une identoté nationale légitime et démocratique. En revanche, leur extrême anxiété face à l'islam au sein de notre société si laïque et si sécularisée, leur crainte des langues régionales, leur peur de l'immigration (une constante française qui a toujours eu besoin de trois générations pour s'assimiler, ils le savent) paraissent tout à coup abusives et systématiques. Leur science cède alors le pas à leurs émotions et leur rigueur, à leurs préjugés.

Voilà un reproche que l'on ne peut pas faire à Blandine Kriegel, qui, sur un sujet tout proche, publie avec Querelles françaises (2) un livre original, savant et néanmoins vivant. Il s'agit de la biographie intellectuelle d'une universitaire renommée, spécialiste de philosophie politique, qui a également présidé le Haut Conseil à l'intégration et participé à des rapports retentissants sur la réforme de l'État ou de la justice. Pour la place spécifique de l'Etat dans l'identité française, pour le rôle fondateur du droit dans notre pays, pour les insuffisances criantes de la séparation des pouvoirs en France --notamment l'autonomie contestée du judiciaire -, elle fait preuve d'une belle vigueur, d'ailleurs célébrée avec éblouissement dans la préface ébouriffante et foisonnante d'Alexandre Adler, son mari à la ville

1. Faut-il avoir honte de l'identité nationale ?, de Daniel Lefeuvre et Michel Renard (Larousse, 188 pages, 9,90 €).
2. Querelles françaises. Entretiens avec Alexis Lacroix, de Blandine Kriegel (Grasset, 330 pages, 19,50 €).

Aain Duhamel
publié le 11 décembre 2008,
Le Point, n°1891
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- blog fdesouche : à propos de ce compte-rendu

- autre point de vue sur ce compte rendu : blog de la Droite libre


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- sélection de la médiathèque de France Culture

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logo_presse_le_figaro_magazine

Aper_u_de__2008_11_29_1514_FIGA_49822D_   cliquer pour agrandir

- Le Figaro Magazine, 29 novembre 2008, article de Jean Sévilla : lire en Pdf

En 2007, la création du ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'identité nationale et du Codéveloppement suscitait la polémique en raison de son intitulé. "Identité nationale", accusaient les détracteurs, est une formule qui renvoie à une conception essentialiste de la nation, source d'intolérance et de fermeture. Daniel Lefeuvre, professeur d'histoire à l'université Paris VIII, et Michel Renard qui enseigne l'histoire au lycée de Saint-Chamond, reprennent la question sous l'angle de la généalogie de l'idée nationale en France. Montrant que la conscience du fait national est apparue dès le Moyen Âge, ils plaident pour son interprétation républicaine, soulignant que le mot "identité" n'exclut pas une invitation à partager un système de valeurs. Sur un sujet qui fâche, un petit livre clair, signé par deux auteurs qui n'ont pas peur de leur ombre.

Jean Sévilla

Faut-il avoir honte de l'identité nationale ? de Daniel Lefeuvre et Michel Renard, Larousse, 192 pages, 9,90€

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- sur le site de "Riposte laïque" :

- édito de Cyrano : "Sommes-nous d'affreux franchouillards si nous aimons notre pays, la France ?"

- compte rendu de lecture par Pierre Cassen, 11 novembre 2008

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Quelques réactions avant la parution de l'ouvrage :

- Gilles sur son blog, à la date du 19 septembre : exigeant.canalblog.com

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- Elisseievna sur son blog, à la date du 28 septembre : blog féministe anti-totalitaire

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20 novembre 2008

composantes identité nationale (en 1500 signes...!)

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Quelles sont
les composantes

de l'identité nationale ?

Michel RENARD, pour Le Nouvel Économiste


Le mot "nation" n'appartient plus à la langue commune. Pour certains, il n'est qu'un théâtre "citoyen" privé de généalogie ou l'enclos de "diversités" rivalisantes. Pour d'autres, la France est une réalité antérieure à notre naissance ou à notre arrivée dans le pays. Une langue et une littérature prolifiques, des édifices et des trésors artistiques, une topographie rurale, une armature étatique, une tradition culinaire… Il n'y a aucun racisme là-dedans. Le souvenir d'une histoire longue : Verdun en 843, Bouvines en 1214, Jeanne d'Arc, le Grand Siècle, la Révolution française.

Et plus près de nous la conquête républicaine de la démocratie et de la laïcité, l'aventure coloniale, Verdun en 1916, les sacrifices de la Résistance, l'égalité homme-femme. Cette identité "a mon cœur dès mon enfance" disait Montaigne. La "mémoire" aussi a changé. Elle n'est plus l'héritage de cette positivité, mais le lessivage d'un passé condamné : l'esclavage, la Terreur, la colonisation, Vichy, la guerre d'Algérie. Faut-il oublier la courtoisie puis l'humanisme, le rationalisme de Descartes, la résistance au fanatisme chez Voltaire, le souffle de Hugo ? Ou encore la charité de Vincent de Paul et le rayonnement du curé d'Ars ?

Aucune nomenclature n'épuise l'identité nationale. Elle est une alchimie mystérieuse. Un "principe spirituel résultant des complications profondes de l'histoire" (Renan) mais capable d'accueillir des apports culturels et religieux venant l'enrichir sans prétendre le supplanter.

Michel Renard
Le Nouvel Économiste, n° 1454
du 20 au 26 novembre 2008

Nouvel__co_avis
cliquer sur l'image pour l'agrandir

- Le Nouvel Économiste

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19 novembre 2008

Pour savoir s’ils sont sous-représentés, il faut donc connaître le nombre de Noirs en France, ce qui n’est pas le cas

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Statistiques :

la question des minorités en France

Michèle TRIBALAT

 

Alors que le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) revendique une plus grande place des candidats issus des minorités aux prochaines élections, l’auteur, démographe à l’Institut national d’études démographiques (Ined), prend part au débat.

En France, l’élection de Barack Obama a conduit à des réactions préoccupantes. Alors qu’elle dénote un dépassement de la question noire aux États-Unis, comme y avait invité le candidat, elle est trop souvent interprétée en France comme une simple affaire de couleur.

Le Cran a profité de l’aubaine pour mettre en avant ses revendications. Il avance un nombre de personnes dites noires hautement improbable, sans soulever l’once d’un désaccord. On a déjà connu cela du temps de Calixthe Beyala, qui chiffrait le peuple noir à 7 millions en 2000 ! La seule référence disponible est une enquête réalisée pour le Cran en 2007, qui évalue leur pourcentage dans l’Hexagone à 2,5 %. Aujourd’hui, le président du Cran, Patrick Lozès, nous assure qu’il y aurait 5 millions de Noirs en France, y compris ceux des DOM, et que ce nombre égale celui des personnes d’origine maghrébine. D’après mes estimations, le nombre de ces derniers vivant en métropole, sur trois générations, serait de 3,5 millions en 2005, soit près de 6 % de la population, ce qui rend le chiffre du Cran tout à fait irréaliste.

L’incapacité à mettre en cause un chiffre avancé par un Noir sur le nombre de Noirs en France en dit long sur notre société et constitue un traitement discriminatoire à part entière. Mais elle tient aussi au parisianisme de la presse nationale. Cette dernière extrapole la situation française d’après ce qu’elle a sous les yeux. 60 % de l’immigration subsaharienne arrive en Ile-de-France. La migration des DOM a été elle aussi très francilienne.

Le CSA vient de réaliser une enquête sur les émissions télévisées et la présence, sur nos écrans, des Noirs et des non-Blancs, mais oui des non-Blancs ! Un Arabe est ainsi classé parmi les non-Blancs par le CSA et parmi les Blancs aux États-Unis ! Les non-Blancs en général, et les Noirs en particulier, seraient sous-représentés à la télévision : 8 % de Noirs dans l’ensemble des programmes, ce n’est pas assez. Il faut revenir au b.a.-ba statistique : on ne peut établir une sous-représentation d’une catégorie particulière sans disposer d’une référence nationale. Pour savoir s’ils sont sous-représentés, il faut donc connaître le nombre de Noirs en France, ce qui n’est pas le cas, enquête du Cran en 2007 mise à part. Tout le reste n’est que divagations.

Le plus drôle c’est que, même d’après les hypothèses les plus fantaisistes du Cran, les Noirs ne seraient pas sous-représentés à la télévision. Le CSA nous dit que les non-Blancs ne constituent que 11 % des personnages recensés dans la fiction française contre 19 % dans la fiction américaine. Faut-il préciser que le cinéma américain n’est pas destiné en priorité au public français ? En 2007, aux États-Unis, où l’on élabore des statistiques raciales, 14 % des Américains sont noirs.


l’abstention de la statistique publique n’a pas empêché
le ressassement des questions ethnoraciales

En France, on ne devrait pas pouvoir à la fois se vanter d’avoir réussi à faire barrage aux statistiques ethnoraciales et espérer connaître la situation des Noirs. Pourtant, manifestement, dans ce pays, on sait sans avoir besoin de compter. Or le Conseil constitutionnel a interdit les statistiques fondées sur une appréciation subjective. Mais c’est pour la bonne cause. Non ?

La question étant sur la table, il vaudrait mieux avoir des statistiques bien faites plutôt que des évaluations approximatives élaborées par des groupes de pression, fort légitimes, mais directement intéressés par les résultats. L’abstention de la statistique publique n’a pas empêché le ressassement des questions ethnoraciales.

Michèle Tribala
mercredi 19 novembre 2008
Le Figaro

9782707124494FS     9782070762477FS

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12 novembre 2008

plus de défilé du 11 novembre à Montreuil (Seine-Saint-Denis)

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Dominique Voynet, maire de Montreuil

ne veut plus de défilé

pour commémorer le 11 novembre

mais les anciens combattants défilent quand même


- extrait d'un article du journal Le Parisien, 12 novembre 2008

La décision de la maire (Verts) Dominique Voynet de réduire la commémoration de l’Armistice au seul rassemblement officiel devant le monument aux morts et de supprimer, sans concertation avec les associations d’anciens combattants, le traditionnel cortège de civils et d’anciens militaires, d’élus et d’anonymes, n’est pas passée. 
Depuis qu’ils ont reçu le carton d’invitation-programme de la cérémonie, les anciens combattants n’en décoléraient pas.

Les élus seuls à l'entrée du cimetière

La mairie a eu beau justifier la «modification de forme» des commémorations par sa volonté d’y attirer plus de jeunes, notamment à travers des lectures de lettres de poilus par des collégiens, l’argument reste irrecevable pour tous ceux qui ont ainsi décidé de laver l’affront en défilant quand même. Résultat, le cortège de ce 90e anniversaire de l’Armistice a attiré des habitants qui jusqu’alors se contentaient du recueillement final. Et les élus en écharpe tricolore, Madame le maire au centre, attendaient seuls à l’entrée du cimetière.

leparisien.fr

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échange de courriels
entre Dominique Voynet et Thierry Berkover

- sur un blog plutôt favorable à Dominique Voynet, échange de correspondance entre le maire et Thierry Berkover, président de l’Association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation en Seine-Saint-Denis (AFMD 93), secrétaire adjoint de la section de Montreuil de la FNDIRP, fils et petit-fils de déportés à Auschwitz, opposé à la décision de Dominique Voynet : cliquer ici


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source

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8 novembre 2008

la culture d’excuse est irrecevable

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la culture d’excuse est irrecevable

André GÉRIN, député


16 octobre 2008

Chère Marie-George,

À propos des sifflets contre La Marseillaise, lors du match France-Tunisie, la culture d’excuse est irrecevable. Dire : il faut comprendre leur colère, est encore pire car cela ne correspond en rien à la réalité de la gangrène communautariste, des mafias, de l’intégrisme, du combat anti France qui pourrit la vie de nos quartiers, de nos gamins, de nos stades.

Je le dis tout net, je suis en total désaccord avec cette approche, comme j’étais en désaccord avec ceux qui ont parlé de la «révolte» des banlieues, en 2005.

La dérive de la société française nourrit la barbarie, la sauvagerie, ce que j’appelle la société «Orange mécanique», où la violence devient la norme, une violence dont est victime la majorité des ados, des jeunes, des familles populaires.

L’appel au respect des valeurs de la République et de la laïcité dans les quartiers est vital alors que des pans entiers de territoires, de l’espace public sont sous contrôle du communautarisme, que la République, le droit des femmes y sont bafoués.

Le renforcement de la ségrégation urbaine, de la discrimination sociale, l’accroissement du chômage et de la pauvreté, l’usage endémique de la violence ont conduit à la constitution des Ghettos de la République ainsi que je l’ai décrit dans mon livre qui porte ce titre.

Les décisions de la droite et du gouvernement sont dangereuses. Ils se servent des sifflets pour masquer l’indigence de leur politique en direction des cités populaires. Ils savent trouver les milliards pour sauver les financiers mais pas pour restaurer la République dans nos quartiers.

Pour contrer les délires du président Sarkozy, nous devons parler vrai, faire des propositions, mener un combat sans faille contre les mafias, les trafiquants, les intégristes. On ne peut pas dénoncer les talibans en Afghanistan et les ignorer au bas de nos immeubles.

J’aimerais que le PCF et toi-même, ancienne ministre des sports, fassent des propositions aux fédérations, aux clubs, aux associations de supporters, que nous réfléchissions ensemble à la bonne façon de porter les valeurs de la République et de la laïcité, d’encourager la coresponsabilité à tous les étages de la société, de redonner du souffle à l’humanisme pour le «vivre ensemble».

Deux gamins de Vénissieux se sont retrouvés à Guantanamo, en 2002. Ayant été en première ligne, en 2004, pour combattre les propos violents de Bouziane contre les femmes et de demander son expulsion de France, je suis sûr d’une chose : nous devons parler clair, tendre la main aux jeunes de France issus de l’immigration car ils ne se reconnaissent pas dans l’attitude d’une minorité qui les salit et les discrédite.

C’est une question républicaine qui nous renvoie au mariage du drapeau tricolore et du drapeau rouge. J’espère que nous pourrons enfin ouvrir le débat dans le parti. Le Parti communiste français a tout à gagner à mener cette bataille.

Il regagnera ses lettres de noblesse dans les classes populaires tout en agissant de manière efficace pour que la jeunesse de France ait toute sa place dans le pays et soit reconnue comme une chance pour l’avenir. Cette question doit être au cœur de notre stratégie de renversement du capitalisme.

Reçois, Chère Marie-George, mes fraternelles salutations.

André GÉRIN
député, maire de Vénissieux (Rhône)

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à propos des sifflets contre La Marseillaise, lors du match France-Tunisie,
la culture d’excuse est irrecevable (André Gérin)

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7 novembre 2008

Patria (Victor Hugo, 1853)

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Là-haut, qui sourit ? Est-ce un esprit ? Est-ce une femme ? (Hugo)
The Firmament, pastel, Jennifer Hoffman (source)


Patria (les Châtiments)

Victor HUGO

                                                             
                                                Là-haut, qui sourit ?
                                                Est-ce un esprit ?
                                                Est-ce une femme ?
                                                Quel front sombre et doux !
                                                Peuple, à genoux !
                                                Est-ce notre âme
                                                Qui vient à nous ?

                                                Cette figure en deuil
                                                Paraît sur notre seuil,
                                                Et notre antique orgueil
                                                Sort du cercueil.
                                                Ses fiers regards vainqueurs
                                                Réveillent tous les cœurs,
                                                Les nids dans les buissons,
                                                Et les chansons.

                                                C'est l'ange du jour ;
                                                L'espoir, l'amour
                                                Du cœur qui pense ;
                                                Du monde enchanté
                                                C'est la clarté.
                                                Son nom est France
                                                Ou Vérité.

                                                Bel ange, à ton miroir
                                                Quand s'offre un vil pouvoir,
                                                Tu viens, terrible à voir,
                                                Sous le ciel noir.
                                                Tu dis au monde : Allons !
                                                Formez vos bataillons !
                                                Et le monde ébloui
                                                Te répond : Oui !

                                                C'est l'ange de la nuit.
                                                Rois, il vous suit
                                                Marquant d'avance
                                                Le fatal moment
                                                Au firmament.
                                                Son nom est France
                                                Ou Châtiment.

                                                Ainsi que nous voyons
                                                En mai les aleyons,
                                                Voguez, ô nations,
                                                Dans ses rayons !
                                                Son bras aux cieux dressé
                                                Ferme le noir passé
                                                Et les portes de fer
                                                Du sombre enfer.

                                                C'est l'ange de Dieu.
                                                Dans le ciel bleu
                                                Son aile immense
                                                Couvre avec fierté
                                                L'Humanité.
                                                Son nom est France
                                                Ou Liberté !

Victor Hugo
Jersey, septembre 1853

aleyon : espèce de cygne



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l'identité nationale et l'émancipation du monde

Ode à la nation. Victor Hugo voit la patrie comme un esprit (Renan le dit à son tour trente ans plus tard), comme une femme (ce fut une grande idée de Michelet), comme un composé historique qui se réveille au moment du danger ("notre antique orgueil sort du cercueil"). La France est une allégorie de la Vérité (celle des grands sentiments et de la raison : "l'espoir, l'amour, le coeur qui pense..."), une allégorie du Châtiment (celui qui frappera un "vil pouvoir" ou bien les rois), une allégorie de la Liberté (celle des nations, celle de l'humanité). L'identité nationale n'est pas, ici, une fermeture au monde. C'est exactement l'inverse. Elle contient l'émancipation de tous : "Tu dis au monde : Formez vos bataillons ! Et le monde ébloui te répond : oui !".

Michel Renard


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voguez, ô nations dans ses rayons !

20080303_210016
"C'est l'ange de Dieu - Dans le ciel bleu -
Son aile immense - Couvre avec fierté - L'Humanité"



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notre antique orgueil

bouvines_2
"Et notre antique orgueil sort du cercueil" :
Bouvines, 27 juillet 1214, victoire du roi de France,
Philippe Auguste, contre l'empereur d'Allemagne, les comtes
de Flandre et de Boulogne alliés des Anglais


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Hugo, le proscrit


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Victor Hugo à Guernesey, en 1851


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Victor Hugo sur le rocher des proscrits à Jersey, en 1853


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Son nom est France - Ou Liberté


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6 novembre 2008

identité nationale et politique de l'immigration (Rama Yade)

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L’identité nationale

ne veut pas dire la pureté raciale


Rama YADE


France Info - Cela ne vous choque pas qu'on ait instauré un ministère de l'Identité nationale ?
Rama YADE
: L’identité nationale ne veut pas dire la pureté raciale, sinon je ne ferais pas partie de ce gouvernement. Dans l’idéal, il faudrait que même les personnes issues de l’immigration se sentent partie prenante de cette identité. L’identité nationale est une expression dans laquelle, je pense, tout le monde, quelle que soit son origine, devrait pouvoir se retrouver.

La Marseillaise, le drapeau français, ces attributs de la nation appartiennent également à des gens comme moi, tout comme aux jeunes issus de l’immigration…

Alors il y a la question de savoir ce que fait ce ministère, à savoir la gestion de l’immigration, ce qui suppose des expulsions de temps en temps. Mais c’est une chose ce que l’on peut ressentir personnellement, et c’en est une autre la gestion d’un État et d’un pays. Cela suppose de ne pas être emporté seulement par un idéal ou par des principes, mais aussi par la responsabilité. Est-ce que s’occuper des droits de l’homme signifie ouvrir les frontières et laisser rentrer tout le monde ? Je ne suis pas sûr que ce serait responsable.

Je pense même que les droits de l’homme seraient sérieusement remis en cause parce que tous ces gens qui rentreraient n’auraient pas d’emplois, pas de logements, et à ce moment-là on dirait «mais que fait la secrétaire d’État aux droits de l’homme ?» La gestion de l’immigration a un aspect quelque peu désagréable pour ceux qui en ont la charge, mais en même temps le principe de responsabilité veut qu’il faille poser une limite à l’immigration dans le nombre.

extraits d'une interview recueillie par Philippe Triay pour France 2,
4 novembre 2008, 15 h 02 (texte complet)

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Rama Yade, secrétaire d'État
aux droits de l'homme, représentant la France
à la tribune de l'ONU le 20 mai 2008

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5 novembre 2008

poursuivre la longue marche de ceux qui sont venus avant nous (Barack Obama)

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poursuivre la longue la marche

de ceux qui sont venus avant nous

discours sur la question raciale (extraits)

Barack OBAMA

 

Discours prononcé le mardi 18 mars 2008 à Philadelphie. Traduit par Vincent Jauvert, journaliste au Nouvel Obs (source).

Pour nous, Français, la teneur de ce texte est tout à fait renanienne. Ernest Renan définit la nation comme une âme, un principe spirituel unissant deux choses : "L'une est dans le passé, l'autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'un riche legs de souvenirs ; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu indivis. L'homme, Messieurs, ne s'improvise pas. La nation, comme l'individu, est l'aboutissant d'un long passé d'efforts, de sacrifices et de dévouements".

Barack Obama ne dit pas autre chose. Il est à cent lieues de certains discours communautaristes qui, en France, jouent sur la couleur de la peau ou sur la religion pour vilipender l'identité française et l'héritage national. Mobiliser l'exemple d'Obama, en France, au profit d'un combat anti-républicain cherchant à imposer une "diversité", c'est n'avoir rien compris à la campagne du candidat démocrate américain. Obama n'a pas mené une campagne ethnique, ni raciale, ni communautariste, ni "vengeresse", ni repentante... il a mené la campagne d'un grand parti national américain.

Michel Renard

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h_9_ill_1024786_440511Discours de Barack Obama

«Nous, le peuple, dans le but de former une union plus parfaite».

Il y a deux cent vingt ans, dans une salle qui est toujours là, de l’autre côté de la rue, un groupe d’hommes s’est réuni et, avec ces mots simples, a lancé l’Amérique dans l’improbable expérience de la démocratie. Des fermiers et des intellectuels ; des hommes d’État et des patriotes, qui avaient traversé un océan pour échapper à la tyrannie et à la persécution, ont finalement donné vie à leur déclaration de l’Indépendance faite à la convention de Philadelphie qui a duré tout le printemps de 1787.

Le document a fini par être signé mais est demeuré inachevé. Il a été entaché par le péché originel de cette nation, l’esclavage, une question qui a divisé les colonies et a conduit la convention à une impasse jusqu’à ce que les pères fondateurs choisissent d’autoriser la poursuite du commerce des esclaves pendant vingt ans de plus, et laissent la résolution finale de la question aux générations futures. Bien entendu, la réponse à la question de l’esclavage était déjà inscrite dans notre Constitution – une Constitution dont le cœur était l’idéal de l'égalité de tous les citoyens devant la loi ; une Constitution qui a promis à son peuple la liberté et la justice et une union qui pourrait et devrait être perfectionnée au fil du temps. 

Et pourtant les mots sur un parchemin ne seront pas suffisants pour délivrer les esclaves de leur asservissement ni pour assurer aux hommes et aux femmes de toute couleur et de toute croyance leurs pleins droits et leurs pleines obligations en tant que citoyens des États-Unis. Il faudra des générations successives d’Américains qui seront prêts à s’engager – par la protestation et la lutte, dans la rue et devant les tribunaux, par une guerre civile et la désobéissance civique et toujours en prenant de grands risques – pour réduire le fossé entre la promesse portée par nos idéaux et la réalité de leur temps.

Ce fut l’une des tâches que nous nous sommes assignée au début de cette campagne – de poursuivre la longue marche de ceux qui sont venus avant nous, une marche pour une Amérique plus juste, plus égale, plus libre, plus attentive et plus prospère. J’ai choisi de me présenter à l’élection présidentielle à ce moment précis de l’histoire parce que je crois profondément que nous ne pouvons pas affronter les défis de notre temps à moins de le faire ensemble  - à moins que nous n’améliorions notre union en comprenant que nous pouvons avoir des histoires différentes, mais que nous portons les espoirs communs ; que nous pouvons ne pas avoir la même apparence et ne pas venir des mêmes endroits, mais que nous voulons tous aller dans la même direction – vers un avenir meilleur pour nos enfants et nos petits-enfants.


Je suis le fils d’un Noir du Kenya et d’une Blanche du Kansas.


Cette croyance vient de ma foi inébranlable dans la décence et la générosité du peuple américain. Mais elle vient aussi de ma propre histoire américaine.

Je suis le fils d’un Noir du Kenya et d’une Blanche du Kansas. J’ai été élevé par un grand-père blanc qui a survécu à la grande Dépression puis a servi dans l’armée de Patton pendant la Seconde Guerre Mondiale et par une grand-mère blanche qui a travaillé dans une usine de bombardiers à Fort Leavenworth pendant que lui était de l'autre côté de l'océan. Je suis allé dans des écoles parmi les meilleures d’Amérique et vécu dans l’un des pays les plus pauvres du monde. Je suis marié à une Noire américaine qui porte en elle le sang d’esclaves et de propriétaires d’esclaves – un héritage que nous avons transmis à nos deux filles bien-aimées. J’ai des frères, des sœurs, des nièces, des neveux, des oncles et des cousins, de toutes les races et de toutes les couleurs, répartis sur trois continents et, jusqu’à la fin de mes jours, je n’oublierai jamais que, dans aucun autre pays sur Terre, mon histoire ne serait même possible.

C’est une histoire qui n’a pas fait de moi le candidat le plus conventionnel. Mais c’est une histoire qui a inscrit jusque dans mes gènes l’idée que cette nation est plus que la somme de ses composantes – qu'à partir de beaucoup nous formons vraiment un tout unique.

Pendant toute la première année de cette campagne, et cela en dépit de toutes les prédictions contraires, nous avons vu à quel point le peuple américain soutenait ce message d’unité. Malgré la tentation de voir ma candidature à travers un prisme purement racial, nous avons remporté d’impressionnantes victoires dans des états dont la population était parmi les plus blanches du pays. En Caroline du Sud, où le drapeau confédéré flotte encore, nous avons bâti une puissante coalition entre des Afro-américains et des Américains blancs.

Cela ne le veut pas dire que la question raciale n’a pas émergé dans la campagne. À plusieurs stades de la campagne, des commentateurs m’ont jugé soit «trop noir» soit «pas assez noir». Nous avons vu des tensions raciales remonter à la surface durant la semaine précédant la primaire en Caroline du sud. La presse a épluché chaque sondage de sortie des urnes pour trouver des preuves d’une polarisation raciale, qui opposerait non seulement les Blancs aux Noirs, mais aussi les Noirs aux basanés. Et, pourtant, ce n’est que ces dernières semaines que, dans cette campagne, le débat racial a pris un tour particulièrement polarisant.

À un bout du spectre, nous avons entendu dire implicitement que ma candidature était d’une certaine manière un exercice de discrimination positive ; qu’elle était fondée seulement sur le désir de libéraux naïfs de s’acheter une réconciliation raciale pour pas cher. À l’autre bout, nous avons entendu mon ancien pasteur, le révérend Jeremiah Wright, utiliser un langage incendiaire pour exprimer des opinions qui peuvent non seulement accroître le fossé racial, mais aussi des opinions qui dénigrent à la fois la grandeur et la bonté de notre nation ; qui offensent tout aussi bien les Blancs que les Noirs. J’ai déjà condamné en des termes non équivoques les déclarations du révérend Wright qui ont causé tant de controverses.

Pour certains, des questions agaçantes demeurent. Est-ce que je savais qu’il avait été occasionnellement un critique virulent de la politique intérieure et étrangère de l’Amérique ? Bien sûr. L’ai-je déjà entendu faire des remarques qui peuvent être considérées comme sujettes à controverse alors que je me trouvais dans son église ? Oui. Étais-je en profond désaccord avec nombre de ses positions politiques ? Absolument – de la même façon que je suis sûr que beaucoup d’entre vous ont entendu des remarques de vos pasteurs, prêtres ou rabbins avec lesquelles vous étiez en profond désaccord.

Mais les remarques qui ont causé la récente levée de bouclier n’étaient pas simplement sujettes à controverse. Elles ne représentaient pas simplement l’effort d’un leader religieux pour s’élever contre ce qu’il percevait comme une injustice. Elles exprimaient une idée profondément fausse de notre pays – l'idée selon laquelle le racisme blanc serait endémique et qui met tout ce qu'il ya de mal en Amérique au dessus de tout ce que nous savons être bien en Amérique ; une idée selon laquelle les conflits au Moyen-Orient trouveraient leur origine principale dans les actions d’alliés solides comme Israël, et non dans des idéologies perverses et haineuses de l’Islam radical.

En tant que tels, les commentaires du révérend Wright n’étaient pas seulement faux : ils cherchaient à diviser, à un moment où nous avons tant besoin d’unité ; ils avaient une connotation raciale, à un moment où nous avons besoin de nous rassembler pour résoudre une série de problèmes monumentaux – deux guerres, une menace terroriste, une économie qui chute, une crise chronique du système de santé et un changement climatique potentiellement dévastateur ; des problèmes qui ne sont ni noirs, ni blancs, ni latinos, ni asiatiques, mais plutôt des problèmes qui nous concernent tous.

lire le discours en entier, en langue française

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4 novembre 2008

"Vichy" - Vichy et la politique migratoire

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"Vichy" / Vichy

ou la malheureuse métonymie

Michel RENARD


"Soyez maudits jusqu'à la septième génération" aurait lancé à ses tourmenteurs Jacques de Molay, le maître de l'Ordre du Temple, le 19 mars 1314 au moment de monter sur le bûcher. En irait-il de même pour la ville de Vichy ? Maudite jusqu'à la septième génération, ou plus encore ?

Le régime pétainiste de l'État français a pourtant été jugé, son idéologie dénoncée, son racisme et son antisémitisme flétris, ses responsables condamnés après 1944. Pourquoi la sous-préfecture, et deuxième ville de l'Allier par sa population, qui n'a pas choisi d'abriter la capitale de l'État français en 1940, porterait-elle l'opprobre aujourd'hui encore ?

Tout le monde sait les raisons qui ont conduit le gouvernement du maréchal Pétain à s'installer dans la ville thermale : l'importance de l'infrastructure hôtelière, la relative proximité de Paris, l'existence du central téléphonique moderne de l'hôtel des Postes... Les habitants n'ont pas accueilli le régime du maréchal plus favorablement qu'une quelconque autre ville française. Après guerre, ils ne se sont pas montrés attachés à la "Révolution nationale" que la Libération venait de renverser.

La facilité langagière qui consiste à nommer Vichy le régime pétainiste, toute sa politique et toute la période de la Collaboration entre 1940 et 1944, a ses limites. On ne devrait souffrir de cette métonymie soixante après. Ou alors faudrait-il en aller de même avec Bordeaux, capitale de toutes les défaites (1870, 1914, 1940), avec Lyon où officia Barbie, avec Paris qui vit la rafle du Vel d'Hiv et dont les bâtiments administratifs et les hôtels furent occupés en grand nombre par les autorités nazies...

La ville de Vichy devrait donc pouvoir accueillir une réunion politique ministérielle, européenne ou autre, sans que celle-ci soit "plombée" par le souvenir de "Vichy, 1940-1944". C'est le sentiment qu'a exprimé la secrétaire d'État à la Ville.

En effet, selon l'AFP (4 novembre), Fadela Amara "trouve dégueulasse" de continuer à traiter la ville de Vichy, où se tient lundi et mardi la conférence ministérielle européenne sur l'intégration, en "pestiférée". "Je trouve dégueulasse", a affirmé mardi sur I Télé Fadela Amara qui était hier à Vichy, "de vouloir rendre la ville de Vichy comme pestiférée de notre histoire".

Par ailleurs, qualifier toute tentative de politique migratoire de "raciste", de "ségrégationniste", venir manifester en habits rayés évoquant les déportés concentrationnaires, tout cela relève du même mésusage des références historiques. Cela ne vaut pas mieux que le slogan "CRS = SS" de 1968.

On récolte le fruit d'un affaissement de l'enseignement de l'histoire, d'une réduction du choix politique à un binôme simpliste (gentil/méchant), de la légèreté avec laquelle on a adjectivé le terme citoyen pour l'étendre à n'importe quelle activité ou situation ("école citoyenne" et autres désinvoltures), de la mécompréhension des épisodes vraiment tragiques de l'histoire du XXe siècle dont on annonce la réédition à chaque campagne propagandiste sans aucun souci de responsabilité politique.

Détecter dans toute politique de droite (sans parler de l'extrême-droite) un syndrome fascisant ou pétainisant est non seulement une paresse de l'esprit devant l'exigence d'avoir à penser le nouveau, mais aussi une insouciance coupable devant les vrais devoirs de mémoire. Cette dernière formule commence à m'indisposer tellement elle sert et contre-sert, car si elle était réellement réfléchie, on ne divaguerait pas ainsi. On ne dirait pas  que la conférence de Vichy est vichyste. Le passé ne serait plus ce réservoir d'incriminations dans lequel on puise sans aucun respect de l'intelligibilité historique.

Michel Renard

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iconographie des mésusages du passé historique


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les parallèles pseudo-historiques d'une mauvaise propagande


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la lepénisation puis l'hitlérisation de Nicolas Sarkozy sont des hyperboles imbéciles
qui finissent par méjuger les références historiques qu'elles utilisent en les rendant 
indéchiffrables

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manifestants contre la politique migratoire européenne :
le fait politique n'est plus analysé mais seulement stigmatisé à l'excès


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