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6 février 2009

"Ils nous ont pris Jeanne d'Arc, cette fille du peuple..." (Jean Perrin, 1935)

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«Ils nous ont pris Jeanne d'Arc...»

discours de Jean Perrin le 14 juillet 1935

Les manifestations des Ligues le 6 février 1934 ne sont pas à l'origine directe du Front populaire ; la dénonciation des socialistes par le PCF, accusés d'être les complices du fascisme, continue jusqu'en juin 1934.
Mais au congrès du PCF en juin 1934 à Ivry, le virage est pris. Le 27 juillet 1934 est conclu le pacte d'unité d'action pour "battre le fascisme", entre socialistes et communistes.
Le 14 juillet 1935 a lieu la prestation de serment (voir photo ci-dessous). À cette occasion, le matin, Jean Perrin, prix Nobel de physique, prononce le discours est extrait le passage suivant :


manif_gauches_juillet_34

- Ils nous ont pris Jeanne d'Arc, cette fille du peuple, abandonnée par le roi que l'élan populaire venait de rendre victorieux et brûlée par les prêtres qui depuis l'ont canonisée.

Ils ont essayé de vous prendre le drapeau de 89, ce noble drapeau tricolore des victoires républicaines de Valmy, de Jemmapes [1], de Hohenlinden [2], de Verdun [3], ce drapeau qui tout à l'heure, à nouveau coiffé du bonnet phrygien de 92, va flotter au devant de nos troupes, symbole des libertés que vous avez conquises, à côté de ce drapeau rouge devenu celui de l'Union Soviétique – et qui lui, symbolise l'espérance des malheureux.

Ils ont enfin essayé de nous prendre cette héroïque Marseillaise, ce chant révolutionnaire et farouche qui fit trembler tous les trônes d'Europe, en ce temps qu'il ne faut tout de même pas oublier où notre Grande République appela la première tous les peuples à la liberté, cette Marseillaise qui a été, pendant un siècle, le chant des peuples opprimés, et de la Russie elle-même, cette Marseillaise de Rude qui sculpta son envol sur cet Arc de Triomphe qui abrite votre frère inconnu et où vous n'avez pas le droit de passer.

Jean Perrin, discours du 14 juillet 1935, cité par Georges Lefranc,
Histoire du Front populaire, Payot, 1965 (éd.1974), p. 84-85.



[1] Georges Lefranc a noté ces "erreurs historiques" : "Ni Valmy, ni Jemmapes ne sont des victoires républicaines. L'armée qui les remporte est encore une armée royale". Sans doute, mais peut-être Jean Perrin, faisait-il allusion à la chronologie : Valmy (20 septembre 1792) a provoqué la proclamation de la République (21 septembre 1792), et Jeammapes, autre victoire sur les Autrichiens, eut lieu le 6 novembre 1792.
[2] Victoire de Bonaparte sur les Autrichiens, le 3 décembre 1800, à Hohenlinden (environs de Munich).
[3] Bataille de Verdun en 1916.

1507_4
manifestation du 14 juillet 1935 de la Bastille à la Nation ;
le discours de Perrin, prix Nobel de physique, fut prononcé le matin lors du rassemblement
au vélodrome Buffalo à Montrouge


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Jean PERRIN (1870-1942)
repères biographiques
Né à Lille le 30 septembre 1870, Jean Perrin fait ses études secondaires à Lyon. Il les termine à Paris en classe de Mathématiques supérieures au lycée Janson de Sailly. Bachelier ès lettres et ès sciences, il est reçu à l’École normale supérieure en 1890 (promotion de 1891 après le service militaire). Agrégé de physique en 1894, il reste à l’École normale comme agrégé préparateur de 1895 à 1898. Il est docteur ès sciences en 1897.
Professeur à l’École normale supérieure de Sèvres (1900-1925), il devient professeur de chimie-physique à la Faculté des sciences de Paris (1910) où il reste jusqu’à la retraite en septembre 1940.
Pendant la guerre de 1914-1918, il est mobilisé comme officier du génie puis attaché au service de recherches de la Défense nationale (1915) : il crée plusieurs appareils acoustiques dont sont équipées les armées françaises.
Il reçoit le prix Nobel de physique en 1926.
Il a un rôle primordial dans l’organisation de la recherche française : fondateur de l’Observatoire de Haute Provence, il est à l’origine du Centre National de la Recherche Scientifique, et crée le Palais de la Découverte (1937).
Il est Sous-Secrétaire d’État à la Recherche Scientifique dans le gouvernement de Léon Blum (octobre 1936).
Après l’armistice de 1940, il part en zone libre à Lyon puis se rend aux États-Unis au début de 1942. Il meurt à New-York le 17 avril 1742. Des funérailles nationales sont organisées le 18 novembre 1948, ses cendres sont transférées au Panthéon.

Jean_Baptiste_Perrin

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